LOUIS VEYRET

CO-FONDATEUR, DYNERGIE

Accompagnant les dirigeants dans leurs stratégies de développement, mais aussi leurs équipes sur les projets innovants, Louis Veyret apprécie autant découvrir les idées que ceux qui les amènent : « Ce sont des passionnés, parfois des inventeurs, qui sont habités par leur vision, qui donnent envie d’entrer dans leur univers ! C’est assez extraordinaire de revoir ces mêmes personnes dix ans plus tard, à la tête de très belles réussites. » Avec Dynergie, il s’assure depuis plus de quinze ans de l’élaboration des feuilles de route, des tests de mise sur marché en passant par l’apport de financements. Grâce à l’expérience agrégée dans les zones d’incertitude – « précisément celles que l’on adore aborder ! » –, ce « one-stop shop » d’hyper-spécialistes dérisque ce qui pourrait entraver le succès d’un projet. L’intérêt pour les porteurs est également de rompre avec leur solitude, comme Louis en a fait son habitude : « Non seulement je me suis toujours lancé en association, mais j’ai rapidement compris que le facteur limitant d’une entreprise était souvent le chef d’entreprise ! Dynergie est une immense fierté qui n’aurait pas été possible sans laisser ses talents écrire eux-mêmes l’histoire de la société. » Avec eux, Louis se penche sur les secteurs d’activité où la disruption n’est pas la norme, pour relever des enjeux de légitimité et de croissance – pour permettre aux entreprises de maintenir l’emploi en France. Qu’il s’agisse d’électrification de moteurs pour l’automobile, de défricher un créneau pour des résines biosourcées, ou d’éveiller aux merveilles des langues étrangères à travers le jeu vidéo, le cofondateur de Dynergie demeure ce rêveur toujours en recherche d’étonnement : « La puériculture, les pneumatiques, l’interface cerveau-environnement, l’éducation, la formation… Il y a une stimulation intellectuelle telle qu’on ne s’ennuie jamais dans mon métier ! J’y trouve aussi un sens profond, lorsque certains projets visent par exemple à soigner des cancers. »

Avant de se dédier aux technologies émergentes, Louis peinait pourtant à émerger des « mondes parallèles » arpentés depuis son pupitre d’écolier. À défaut d’embarquer dans une fusée et de voir la Lune par les écoutilles, il remontait le fil d’Ariane pour compléter ce qu’il n’avait pas encore écouté : « Je me débrouillais avec dix pour cent des cours ! C’est ainsi que j’ai appris à travailler uniquement à partir des pièces d’un puzzle. » Une capacité qui lui servira dès sa sortie de l’INSEEC Paris. Le jeune diplômé repère une opportunité et se positionne sur les appels d’offres à l’échelle européenne et aux règles arachnéennes. Avec deux associés qui partagent son côté « vorace de connaissances », Louis crée Novexel dès 1993 et se propose de guider une clientèle d’affaires dans ce dédale. Il débute une épopée entrepreneuriale qui le fait aller à la rencontre de colosses industriels, dépasser les prévisions et même s’implanter à l’international « On a construit une filiale à Tel-Aviv avec notre équipe, composée d’un ex policier et d’un ex pilote de chasse ! C’étaient huit années extrêmement intenses qui se sont terminées avec la revente de l’activité. » Croisant les pas d’un banquier, Louis fonde Opticroissance pour aider PME et PMI à « gravir leur montagne ». Mais quand sa structure est rachetée par l’empire d’un certain baron, la crise de 2008 l’oblige à faire le dos rond. La lassitude gagne alors le serial-entrepreneur, qui plaque son poste en fusions-acquisitions pour revenir à ses premières amours : l’entrepreneuriat mais aussi sa ville de Lyon, où il est né. Avec son ancien associé, il bâtit Dynergie. D’abord dédiée au trading d’électricité, l’entreprise connaîtra quelques court-circuits au démarrage avant de pivoter : « On peut parler de rebond, puisque nous avons réorienté le business plan vers un accompagnement complet de l’innovation. Cette autre voie, nous la balisons aussi avec Capelia, un fonds d’investissement composé uniquement d’entrepreneurs qui chatouille l’hégémonie des financiers ! » La réussite fulgurante de Dynergie inaugurera le programme Pépites, et Louis augmentera encore ce rayonnement en prenant la présidence du Cercle pendant deux ans. Au centre des principes de l’association, l’entraide, le partage et la générosité ont de quoi insuffler un renouveau au concept des clubs d’affaires. Si bien que le Cercle évoluera de dix à quarante adhérents : « Cet espace d’échanges est une excellente initiative de la Métropole de Lyon. Il est essentiel pour diminuer la charge mentale des dirigeants lors de moments clefs, comme la transmission de l’entreprise ou l’ouverture du capital. Cela ne m’a pas empêché de commettre quelques bêtises avec Dynergie, mais j’en ai quand même moins fait ! »

Au moyen de plusieurs « opérations spéciales » qui rallient tout le réseau Pépites, Louis et ses comparses ont pu accompagner de nombreuses entreprises, et aider certaines à sortir de leurs difficultés. Parce qu’il s’épanouit dans son rôle de « connecteur », le cofondateur de Dynergie noue des alliances stratégiques avec les partenaires, quand il ne trace pas les axes de diversification. Il partage même sa matrice d’indicateurs, un outil d’aide à la décision développé en interne, qui permet de mesurer les impacts écoresponsables d’un projet : « Dynergie n’est plus uniquement un soutien aux services innovation des clients ; désormais, elle en fait aussi ! Le bonheur n’est pas d’avoir atteint un seuil de pérennité, mais que cette étape dégage du souffle pour contribuer au bien commun. » Un bien commun qui le voit s’impliquer au sein de l’association Handicap International depuis 2019, mobiliser ses collaborateurs, occuper des fonctions d’administrateur, et même mettre le cap sur la Colombie. Un bien commun qu’il explore, aussi, avec ses pairs, lorsqu’ils se réunissent pour une randonnée inspirée ou pour embarquer les équipes sur un fameux trois mâts, à l’occasion d’un séminaire qui ne s’oublie pas : « Être le soir sur ce voilier, dans le Vieux Port de Marseille, avec tous les collaborateurs – c’est une aventure collective magique ! » Si son parcours a prouvé la force des destinées qui s’entremêlent pour tisser des liens indestructibles – « La Tresse est un ouvrage qui me parle. Son histoire illustre tout ce que peuvent accomplir trois personnes qui, dans la théorie, n’auraient jamais dû se rencontrer » –, Louis est aussi adepte des parenthèses en solitaire. Sur les collines de la campagne lyonnaise, cet admirateur des paysages « remet l’église au centre du village ». Muni de son petit carnet où il note toute la sagesse de ses lectures, il clarifie ses pensées le temps d’un apaisement dans la nature. C’est à l’issue de ces réflexions fertiles que Louis trouvera à coup sûr le meilleur choix, celui où il se sentira le plus utile.

portrait louis veyret

Entreprendre ?

C’est un levier extraordinaire pour s’accomplir. Ce sont des expériences qui façonnent, nous donnent du relief, et parfois nous cabossent ; ce sont des rencontres qui nourrissent. Qu’importe l’objectif que l’on atteint, puisque la joie vient du chemin.

Alexandre Rocco

Baptiste Privé

Benjamin Kohen

Damien Fauve

DAMIEN FAUVE

Brice Chambard

BRICE CHAMBARD

Marion Guichard

MARION GUICHARD

Sacha Stojanovic

SACHA STOJANOVIC

Pascal Charrier

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Thomas Baverel

THOMAS BAVEREL